Parc de l'énergie de Schönau im Schwarzwald » 9. Cycle du CO2 (Les maîtres de la « chimie solaire »)

9. Cycle du CO2 (Les maîtres de la « chimie solaire »)

La forêt : source ou puits de carbone ?
Les forêts fixent autant de CO<sub>2</sub> qu'elles en libèrent quand elles se trouvent en état d'équilibre écologique. Il se trouve cependant que la plupart des zones forestières ne sont pas à l'équilibre. La quantité de CO<sub>2</sub> stockée dans le bois des forêts augmente dans certaines régions et baisse dans d'autres.
Là où les plantations d'épicéas sont peu à peu transformées en forêts naturelles, les essences forestières deviennent plus variées, les arbres plus grands et plus vieux. Tant que la masse de bois ainsi produite augmente, la forêt fixe du CO<sub>2</sub>. De telles forêts sont alors des puits de carbone : au cours d'une année, elles retirent de l'atmosphère davantage de CO<sub>2</sub> qu'elles n'en émettent.
Chaque année, de 2009 à 2017, les forêts d'Allemagne ont extrait 60 millions nets de t de CO<sub>2</sub> de l'atmosphère du fait de la simple croissance des peuplements en place. Autrement dit, la production de bois a permis à l'Allemagne d'alléger son bilan annuel de gaz à effet de serre d'environ 7 % pendant cette période (Riedel et al. 2019).

Changement climatique galopant, progression des dommages forestiers
Mais il n'en va pas toujours ainsi. Dans la période de 2003 à 2008, la fixation nette annuelle de CO<sub>2</sub> par les forêts d'Allemagne a fortement baissé par rapport à la période précédente de 1990 à 2002, passant de 4,7 t CO<sub>2</sub>/ha à, à peine, 1,4 t CO<sub>2</sub>/ha (Riedel et al. 2019). La sécheresse et la canicule de 2003 et la tempête Kyrill, en 2007, ont causé de graves dommages à la forêt allemande.

ommages causés par la sécheresse sur un versant de Forêt-Noire exposé au sud. Toute une génération de jeunes hêtres poussant en sous-bois pourrait bien ne pas survivre à la sécheresse de 2018 et 2019. Même dans les peuplements mixtes bien structurés présentant une bonne régénération naturelle, beaucoup de jeunes arbres se sont desséchés.
Dommages causés par la sécheresse sur un versant de Forêt-Noire exposé au sud. Toute une génération de jeunes hêtres poussant en sous-bois pourrait bien ne pas survivre à la sécheresse de 2018 et 2019. Même dans les peuplements mixtes bien structurés présentant une bonne régénération naturelle, beaucoup de jeunes arbres se sont desséchés.

Les sécheresses, comme celles de 2018 et de 2019, et les tempêtes peuvent transformer même les meilleures forêts mixtes en sources de carbone si la biomasse qui meurt et se dégrade devient plus importante que celle qui se forme. La sécheresse entraîne tout d'abord une baisse de croissance des arbres. Si elle se maintient, elle finit par les affaiblir au point qu'ils se font décimer par les insectes, notamment le bostryche typographe. Pour couronner le tout, la sécheresse favorise les incendies qui peuvent anéantir de grandes surfaces forestières en très peu de temps et libérer brutalement tout le carbone stocké.
Les pertes de surfaces forestières importantes suite aux tempêtes, à la sécheresse et aux canicules risquent d'accentuer les changements climatiques… si nous ne parvenons pas à aménager les forêts de façon à les rendre plus résistantes aux nouveaux extrêmes climatiques.

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